Le collectif des sans-école

Léguillac de Cercles, le 23 mai 2015

Mesdames, messieurs les élus,

Vous le savez peut-être, nous luttons pour obtenir un moratoire sur la fermeture de l’école maternelle de notre village. Après la décision du 17 avril, nous avons de nouveau interpelé madame l’Inspectrice d’Académie car nous savons qu’une dernière commission doit se tenir fin juin. Madame Orlay a pris le temps de nous répondre, rappelant les priorités, justifiant les choix, semblant comprendre l’émotion suscitée par cette suppression de classe.

Nous voulons, nous parents d’élèves comme habitants de la commune, vous faire percevoir le degré d’émotion et de bouleversement qui est le nôtre. Mais surtout, nous désirons faire comprendre aux décideurs que vous êtes avec les instances de l’Education nationale, que notre rejet de cette décision ne relève pas seulement de l’affect.

Oui, quelle perte pour notre village ! Oui l’école est un ciment social, parce qu’elle rassemble les habitants, parce qu’elle attire des familles de milieu social varié, parce qu’elle participe au développement économique local. C’est le « vivre ensemble » dans l’école comme à l’extérieur de l’école. Et c’est une réussite !

Alors, oui, l’émotion est grande. Mais ce n’est pas notre principal argumentaire ni ce pour quoi nous sollicitons votre soutien. Nous rejetons cette décision parce qu’elle est injuste et qu’elle ne respecte pas, contrairement à ce que dit l’Inspectrice, le « traitement équitable de chaque élève de la Dordogne ».

Le seuil de fermeture est de 54 et nous avons 50 inscrits et une à venir, 51 donc, sachant qu’à cause d’un précédent gouvernement, les parents ne sont plus obligés de mettre leurs enfants dans l’école de secteur. Sinon, le seuil serait largement atteint !

De plus, la fermeture de la classe de la maternelle signifie la fermeture de l’école elle-même et va entrainer le licenciement de 4 personnes qui vivent à proximité.

Enfin, sans oublier les coûts supplémentaires pour les communes, en matière de transports comme d’investissements perdus, il faut insister sur le temps de transports des enfants : le trajet dure actuellement 40 minutes en moyenne pour les collégiens. Comment des enfants de 3 à 5 ans supporteront-ils jusqu’à 1h30 de bus par jour ? C’est là notre principale inquiétude : comment apprendre dans de bonnes conditions et respecter l’égalité des chances tant promise ?

Alors nous comptons sur vous, tous les élus, et en particulier sur vous, monsieur le Préfet, pour soutenir notre cause et pour convaincre les instances académiques que notre mobilisation dépasse largement le stade de l’émotion.

Merci de m’avoir écoutée, au nom des parents et des habitants.